Report | 31 Juillet 2009

Face à un fusil, que peut-on faire?

Le rapport publié par Global Witness en 2009 a révélé que des firmes européennes et asiatiques, dont THAISARCO (une filiale du groupe métallurgique britannique AMC) basée à Bangkok, Afrimex basée au Royaume-Uni et Trademet basée en Belgique, ont acheté des minerais de la République démocratique du Congo (RDC) qui ont financé des groupes armés et alimenté le conflit.

Le rapport de 115 pages, intitulé Face à un fusil, que peut-on faire ?, décrit la façon dont des entreprises s’approvisionnent auprès de fournisseurs qui commercialisent des minerais provenant des parties belligérantes. De nombreuses zones minières de l’est du Congo sont contrôlées par des rebelles et par l’armée nationale, qui recourent à la violence pour exploiter les civils et préserver leur accès aux précieux minerais, notamment la cassitérite (minerai d’étain), le coltan et l’or. La cassitérite et le coltan sont utilisés entre autres dans la fabrication des téléphones portables, des ordinateurs et d’autres appareils électroniques.

Global Witness a écrit à 200 entreprises et découvert que la plupart d’entre elles n’avaient mis en place aucun contrôle pour empêcher les « minerais du conflit » d’entrer dans leur chaîne d’approvisionnement. L’organisation fait remarquer qu’en ne sanctionnant pas les firmes ayant leur siège à l’intérieur de leurs frontières, les gouvernements de certains pays, dont le Royaume-Uni et la Belgique, compromettent leur propre aide au développement et les efforts diplomatiques qu’ils déploient pour mettre un terme à 12 années de conflit.

En se fondant sur des recherches et des entretiens réalisés sur le terrain au Nord et au Sud-Kivu, le rapport révèle que tout en se trouvant dans des camps adverses, l’armée nationale congolaise et les groupes rebelles, en particulier les FDLR, coopèrent régulièrement entre eux, morcelant le territoire et partageant à l’occasion les profits dégagés de l’exploitation minière illicite. Il met en garde contre le fait que la récente intégration d’un autre groupe armé, le CNDP, dans les rangs de l’armée nationale facilitera la participation des ex-rebelles à l’exploitation des mines.


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