Document d'information / 12 Décembre 2005

Proposition aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant l'imposition de sanctions sur les exportations de diamants provenant de la Côte d'Ivoire

Proposition aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant l'imposition de sanctions sur les exportations de diamants provenant de la Côte d'Ivoire

Au moment où les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies se réunissent afin d'examiner les sanctions actuelles en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, Global Witness, Partenariat Afrique Canada et le World Diamond Council demandent au Conseil de sécurité d'imposer des sanctions sur les exportations de diamants de la Côte d'Ivoire.

Le diamant est exploité dans le nord de la Côte d'Ivoire, dans des zones qui échappent à l'autorité du gouvernement. Ainsi, en 2002, ce dernier a interdit les exportations de diamants de la Côte d'Ivoire. Le Groupe d'experts de l'ONU sur la Côte d'Ivoire et Global Witness ont entrepris des enquêtes qui ont permis de révéler que le diamant était exploité dans des régions occupées par les rebelles. Ces diamants sortent du pays en contrebande par les pays voisins et, selon le Groupe d'experts de l'ONU, des millions de dollars de recettes tirées de ces diamants servent à financer les Forces Nouvelles.

Les Forces Nouvelles continuent de tirer profit des diamants et d'autres ressources sur lesquelles elles ont la mainmise, ce qui met en péril la sécurité en Côte d'Ivoire et sape les efforts de paix durable et viable.

En novembre 2005, au cours de l'assemblée plénière de Moscou, le Processus de Kimberley (le système international de certification des diamants bruts) a adopté une déclaration soulignant les étapes que les participants et l'industrie du diamant devraient suivre pour empêcher que les diamants provenant des mines ivoiriennes ne pénètrent dans le commerce légal. Les pays voisins participant au Processus de Kimberley sont tenus de mettre en œuvre des mesures de surveillance strictes pour s'assurer qu'ils n'exportent pas de diamants de la Côte d'Ivoire.

Toutefois, le Processus de Kimberley n'a aucun effet dans les pays non membre du système, et par lesquels des diamants pourraient transités. Par exemple, selon une enquête que Global Witness a menée en septembre 2005, des diamants ivoiriens étaient introduits illégalement au Mali, où ils étaient vendus à des acheteurs internationaux. Il est également possible que des diamants du nord de la Côte d'Ivoire entrent en contrebande dans d'autres pays non membres du Processus de Kimberley.

L'imposition et l'exécution d'un embargo sur les exportations de diamants de la Côte d'Ivoire permettront de soutenir l'interdiction du gouvernement ivoirien à ce chapitre ainsi que de compléter et d'améliorer les mesures prises dans le cadre du Processus de Kimberley, afin de veiller à ce que les recettes tirées des diamants n'attisent pas l'instabilité et les conflits en Côte d'Ivoire.

Veuillez agréer l'assurance de nos sentiments les meilleurs,



Susie Sanders, Global Witness, +44 207 561 6397, [email protected]

Ian Smillie, Partenariat Afrique Canada, +1 613 728 9725, [email protected]

Eli Izhakoff, World Diamond Council, +1 212-575-8848, [email protected]


Voir le rapport de Global Witness, ‘Making It Work', November 2005. http://www.globalwitness.org/reports/download.php/00270.pdf Voir pp.10-16